Après Lhorman en 1996 et Buric en 2000, Angélique Kerber, 20 ans, est devenue la troisième joueuse allemande sacrée lors du tournoi international féminin de Saint-Raphaël.
Hier après-midi, la 141e joueuse à la WTA a dominé une Séverine Bremond (93e) visiblement émoussée par ses matches marathon des deux tours précédents contre l'Allemande Julia Georges (6/4-6/7-6/3) et surtout face à la Tchèque Lucie Hradecka (6/2-1/6-7/6).
Quart de finaliste à Wimbledon en 2006 et 8e de finaliste à l'US Open 2008, la Française a pourtant rendu une copie honorable sur le central du Complexe Roland-Garros. Insuffisant toutefois pour déstabiliser la joueuse de Kiel excessivement solide en fond de court, excellente en retour (d'autant que Bremond n'aura réalisé qu'un ace contre sept la veille) et auteur d'un nombre infime de fautes directes.
Pourtant Séverine Bremond, dont le meilleur classement remonte à février 2007 (34e mondiale) aura tout mis en oeuvre pour contrarier la belle mécanique germanique. En variant le jeu, en allant chercher les points au filet mais en abusant aussi des amorties, la Française aura fait jeu égal avec son adversaire jusqu'à 2-2 dans le premier set avant de céder face à la régularité de la gauchère allemande. Deux breaks plus loin, Bremond, double finaliste à Saint-Raphaël, concédait cette manche initiale sur un revers slicé qui lui échappait (6/2).
Le second set ne sera qu'une formalité pour Kerber, tombeuse de Julie Coin en demi-finale. En martelant le beau, mais trop imprécis revers à une main de la Tricolore, Kerber « breakait » encore à deux reprises son adversaire avant de l'emporter 6/1 sur un ultime coup droit « out » de Bremond.
« Je n'avais pas de solution »
Déçue, mais très fair-play, cette dernière reconnaissait à l'issue de la rencontre la supériorité de sa rivale du jour, « c'est vrai que j'avais les matches d'hier et d'avant-hier dans les jambes, mais elle a été très solide, en tout cas plus forte que moi sur cette rencontre.Je n'ai trouvé aucune solution.Elle a très bien joué tactiquement, n'a pratiquement pas commis de fautes et a su parfaitement exploiter mon manque d'énergie.»
Une bonne semaine cependant pour Séverine Bremond qui se stabilise dans le top 100, avant de voir plus loin, « j'espère revenir au niveau qui était le mien en 2007.Pour cela, je vais désormais privilégier la préparation physique au côté de Jean-BernardFabre. » À 29 ans, il n'est évidemment pas trop tard.
Quant à la blonde joueuse de la Baltique, elle savourait son premier sacre dans le Var, « Bremond a bien joué, mais moi, j'ai vraiment réalisé un match plein.C'est bon pour le moral. »
J.-c.bailiche
Var-Matin